Sans toi.

Cette trilogie photographique construit le récit elliptique d'un féminicide. La chute dans l'escalier, le corps gisant, l'homme demeurant seul avec les roses qu'il a apportées. Entre ces trois moments, tout s'est joué dans le silence.

Le dispositif formel renforce la violence : le noir et blanc isole le corps dans une temporalité figée, tandis que les images encadrantes restituent l'avant et l'après. Il est là dès la première image, témoin ou acteur de la chute. Puis il occupe l'espace final, impassible, les roses posées près de lui comme l'obscène vestige d'un amour revendiqué en alibi de la destruction.

Un travail sur l'irréversible et sur la solitude absolue de la mort intime. Sur celui qui reste, glacé dans son propre désastre.